La ville de Chiang Mai, joyau culturel du nord de la Thaïlande, fait face à des défis considérables concernant son activité touristique en période de basse saison. Cette situation mérite une analyse approfondie, notamment en ce qui concerne la diminution des flux de visiteurs thaïlandais et chinois, et son impact sur l’économie locale. Entre facteurs saisonniers, problèmes environnementaux et changement des habitudes de voyage, les causes de ce ralentissement sont multiples et complexes.
La baisse de fréquentation touristique à Chiang Mai pendant certaines périodes de l’année représente aujourd’hui un enjeu majeur pour les acteurs du secteur et les autorités locales. Comment expliquer cette situation ? Quelles en sont les conséquences économiques ? Et surtout, quelles stratégies peuvent être mises en place pour revitaliser le tourisme dans cette région emblématique de la Thaïlande ? Cet article propose une analyse détaillée de ces questions cruciales pour l’avenir touristique de Chiang Mai.
Notre exploration de ce phénomène nous permettra d’identifier les tendances actuelles du tourisme dans la région, d’évaluer l’impact économique de cette baisse de fréquentation, et de présenter les initiatives prometteuses visant à redynamiser ce secteur vital pour l’économie locale. Nous nous intéresserons particulièrement au rôle des touristes thaïlandais et chinois, qui constituent des marchés prioritaires pour la destination.
Causes principales de la baisse de fréquentation
La diminution du nombre de visiteurs à Chiang Mai pendant la basse saison résulte d’une combinaison de facteurs qui se renforcent mutuellement. Ces causes doivent être clairement identifiées pour élaborer des stratégies de relance efficaces.
Facteurs saisonniers
La saison des pluies, qui s’étend généralement de mai à octobre, constitue traditionnellement une période de faible affluence touristique à Chiang Mai. Les conditions météorologiques défavorables, caractérisées par des précipitations abondantes et une humidité élevée, découragent une partie significative des voyageurs, notamment les touristes thaïlandais qui préfèrent visiter la région pendant les périodes plus clémentes.
En mars 2024, après le pic d’affluence lié au Nouvel An lunaire, une baisse notable du tourisme a été observée. Les statistiques révèlent que les arrivées internationales via les six principaux aéroports du pays ont chuté d’environ 112 000 par jour en février à environ 96 000 par jour en mars. Cette tendance s’est accompagnée d’une diminution du nombre de vols internationaux, particulièrement en provenance de Chine, passant d’environ 625 vols quotidiens en février à 604 en mars.
Pollution atmosphérique
Les problèmes de qualité de l’air représentent un frein majeur au tourisme à Chiang Mai. Les pics de pollution atmosphérique, caractérisés par des concentrations élevées de particules fines PM2.5, ont un impact négatif considérable sur l’attractivité de la destination, particulièrement auprès des visiteurs thaïlandais sensibilisés à cette problématique.
En 2023, la municipalité de Chiang Mai a enregistré des niveaux dangereux de pollution particulaire, dissuadant de nombreux touristes potentiels, notamment les familles avec enfants et les personnes âgées. Une étude menée par l’Université de Chiang Mai a estimé que la crise de la pollution de l’air à Chiang Mai a entraîné une baisse d’environ 15% des arrivées de touristes thaïlandais durant la haute saison, ce qui démontre l’ampleur du problème.
Évolution des préférences des voyageurs chinois
Le marché touristique chinois, autrefois fer de lance du tourisme international à Chiang Mai, connaît actuellement une transformation significative. Le nombre de visiteurs chinois a sensiblement diminué, en raison notamment de préoccupations liées à la sécurité et d’une diversification de leurs choix de destinations.
Mars 2025 a marqué un tournant symbolique avec le Vietnam dépassant la Thaïlande en termes d’attraction de touristes chinois, comptabilisant 670 000 arrivées contre seulement 300 000 pour la Thaïlande. Cette baisse préoccupante est en grande partie attribuable à divers incidents sécuritaires et au tremblement de terre survenu au Myanmar, événements qui ont conduit les touristes chinois à privilégier d’autres destinations perçues comme plus sûres.
Les données fournies par l’Association des agences de voyages chinoises indiquent une augmentation de 25% des réservations vers le Vietnam au détriment de la Thaïlande, illustrant clairement les défis du tourisme en Thaïlande liés aux touristes chinois. Cette tendance représente un défi majeur pour l’industrie touristique de Chiang Mai qui doit s’adapter à cette nouvelle réalité.
Impact économique sur la région
La baisse de fréquentation touristique à Chiang Mai engendre des conséquences économiques significatives qui se répercutent sur l’ensemble de l’écosystème local. Cet impact se manifeste principalement à travers deux dimensions majeures : la diminution des revenus et les menaces sur l’emploi.
Diminution des revenus touristiques
La réduction du flux de visiteurs entraîne inévitablement une contraction des recettes pour les entreprises locales, notamment les hôtels, restaurants, commerces de souvenirs et prestataires de services touristiques. Bien que les recettes touristiques nationales aient légèrement augmenté pour atteindre 162,4 milliards de bahts en février 2025, contre 152,9 milliards de bahts en janvier, cette volatilité masque des disparités régionales importantes.
À Chiang Mai spécifiquement, la baisse des arrivées de touristes chinois a entraîné une réduction drastique des revenus, atteignant jusqu’à 50% pour certaines entreprises locales fortement dépendantes de ce marché. Selon les estimations de la Chambre de commerce de Chiang Mai, les pertes de revenus pour le secteur touristique local sont estimées à environ 2 milliards de bahts pour le seul premier trimestre 2025, illustrant l’ampleur du défi économique.
Menace sur l’emploi
La contraction de l’activité touristique a des répercussions directes sur le marché du travail local. Les entreprises confrontées à la diminution de leurs revenus sont souvent contraintes de réduire leurs effectifs, ce qui déstabilise l’économie locale dans son ensemble.
Bien que les statistiques précises sur