La Thaïlande est confrontée à des défis économiques majeurs, comme l’a récemment souligné le ministre des Finances, Pichai Chunhavajira. Avec une croissance économique de 2,3% au deuxième trimestre 2023, le pays peine à rivaliser avec ses voisins régionaux. Les prévisions pour 2024 tablent sur une croissance de 2,7%, après 1,9% en 2023, soit bien en deçà des taux historiques de près de 6%.
Une économie en quasi-crise
Selon le ministre des Finances, l’économie thaïlandaise est au bord de la crise, principalement en raison du ralentissement des exportations et de la perte de compétitivité de l’industrie manufacturière. La deuxième plus grande économie d’Asie du Sud-Est doit urgemment s’attaquer à ses problèmes structurels.
Dette ménagère et prêts non performants
Parmi les défis majeurs figurent la dette ménagère élevée, qui représente plus de 90% du PIB, les coûts d’emprunt élevés et la hausse des prêts non performants. Cette situation pousse les institutions financières à plus de prudence dans l’octroi de nouveaux crédits, pénalisant la consommation des ménages.
Priorité à la croissance
Face à ces enjeux, le gouvernement thaïlandais fait de la croissance économique sa priorité absolue. Comme l’explique Pichai Chunhavajira, stimuler la croissance est essentiel pour augmenter les revenus et donner aux décideurs la marge de manœuvre budgétaire nécessaire pour mener des réformes dans des domaines clés comme l’éducation et le développement rural, ce qui pourrait contribuer à réduire davantage la pauvreté.
Accès au crédit et taux d’intérêt
Sur le plan de la politique monétaire, le ministre des Finances souligne que l’accès au crédit et à la liquidité pour les particuliers et les petites entreprises est plus crucial que le niveau des taux d’intérêt. Pourtant, la Banque de Thaïlande (BOT) maintient pour l’instant ses taux à un niveau élevé.
« L’accès au crédit est plus important que les taux d’intérêt », martèle Pichai Chunhavajira.
Impact sur les investissements étrangers
Ce contexte économique morose risque également de peser sur les investissements étrangers en Thaïlande. Le pays doit trouver un équilibre délicat dans sa réglementation pour ne pas décourager les investisseurs internationaux, alors même qu’il cherche à protéger son économie.
La proposition de l’ONU qui inquiète
À cet égard, une récente proposition de l’ONU visant à réduire de 183 à 30 jours le délai nécessaire pour qu’une entreprise établisse une présence permanente (PE) dans un pays suscite l’inquiétude. Une telle mesure pourrait en effet freiner les investissements étrangers en Thaïlande.
Comparaison avec la France
Si la France n’est pas épargnée par le ralentissement économique mondial, sa situation reste plus favorable que celle de la Thaïlande. Avec une croissance attendue de 0,8% en 2023 et 1,1% en 2024 selon les dernières prévisions de la Banque de France, l’Hexagone devrait mieux résister, grâce notamment à la solidité de sa consommation intérieure et à un taux de chômage historiquement bas.
Autre atout de la France : un endettement des ménages beaucoup plus mesuré qu’en Thaïlande, représentant environ 65% du PIB. Néanmoins, l’inflation élevée et la remontée des taux d’intérêt pèsent sur le pouvoir d’achat des Français, même si le bouclier tarifaire sur l’énergie amortit le choc pour les ménages les plus modestes.
Conclusion : 5 points clés à retenir
- L’économie thaïlandaise frôle la crise selon le ministre des Finances
- La croissance ralentit et reste inférieure à celle des voisins régionaux
- Dette élevée des ménages et hausse des prêts non performants pèsent sur l’activité
- Le gouvernement veut stimuler la croissance pour financer des réformes
- Risque de ralentissement des investissements étrangers en Thaïlande